Un voyage au pays des Observations, Ressentis, Besoins, Demandes...

La CNV est un processus par lequel, partant d'une observation, (qui à une fâcheuse tendance à se mêler à nos pensées et perceptions), nous plongeons  ensuite au coeur du ressenti, pour de là, nous mettre à l'écoute des besoins, pour aboutir éventuellement à une demande.

On part en fait d'une perception de quelque chose de généralement extérieur, puis on fait une sorte de voyage d'observation intérieur [ressenti, besoin], enfin on formule éventuellement une demande vers le monde extérieur.

Cette perception peut être de type :

  • girafe : une (vraie) observation (qui n'est pas entachée de jugement.). La bonne façon de procéder, selon la CNV.
  • chacal : une observation à laquelle nous mêlons un jugement (souvent à l'insu de notre plein gré), et que la CNV nomme du coup un jugement. Cette façon de procéder est souvent source de disputes, guerres, incompréhensions. Il s'agit donc de la débusquer, ce qui, on ne s'en rend pas assez compte, est vraiment très très difficile. On se fait trop confiance en soi, sur le fait que pour nous ce sera très simple.

Si de plus on est en train de communiquer avec quelqu'un qui connait la méthode, alors lui fera la même chose, de son côté. (Mais pour lui, nous faisons partie de l'extérieur, nous faison partie de ce qu'il perçoit ou observe.)

 

Quelques explications qui me semblent utiles :

Si les gens ont de la peine à se comprendre, c'est parce qu'il pensent tout savoir de l'autre et ce qu'il pense.

Dans les couples par exemple, quand on vit depuis longtemps ensemble, les réactions de l'autre deviennent prévisibles.

Notre manière (habituelle, non CNV) d'analyser le comportement de l'autre est souvent entaché de jugements. Un des premiers travail du pratiquant en CNV est d'essayer de repérer tout ce qui ressemble à un jugement, chez lui-même ou chez l'autre, afin de mettre un nom, ce nom de "jugement", sur ce qui est souvent la cause des incompréhensions, des disputes, des malentendus, même, donc une source du problème relationnel.

Les réactions deviennent prévisible, disais-je, et elles sont intérieurement analysées, décrites, d'une manière qui ne tient compte que de la surface des choses, mais peine à voir ce qui sous-tend chez l'autre le fait de parler et agir ainsi.

Cela entraîne souvent les gens sur un terrain glissant, où ils font des approximations, ou des projections (ce qui signifie qu'on veut se mettre à la place de l'autre, mais qu'en faisant cela on le fait avec notre passé à nous, notre mémoire, notre savoir, et que donc cela ne peut pas vraiment correspondre au vécu intérieur de celui qui est en face: on projette dans l'autre, on pense que dans l'autre, se trouve quelque chose mais cette image qu'on imagine, cette représentation que l'on se fait, est en fait une image qui vient de notre intérieur à nous).

C'est d'autant plus vrai dans nos sociétés dans lesquelles nous sommes si différents les uns des autres, du fait de nos éducations différentes, de nos métiers différents, de nos intérêts et hobbies différents, de nos forces et nos faiblesses différentes. Eh oui, nous sommes très différents les uns des autres et avons trop tendance à l'oublier.

Notre passé n'est pas le passé de l'autre.

Du coup, la bonne attitude, c'est plutôt de se mettre dans le costume de l'enquêteur, et non seulement d'interroger l'autre sur ses pensées, mais sur le ressenti que ces pensées induisent, et même sur le besoin qui est généralement associé à ce ressenti. Pour faire ce travail d'enquête, il faut de plus reformuler ce qu'on pense avoir compris, afin de faire valider par l'autre qu'on a vraiment bien compris, pour affiner notre perception dans un travail dans lequel on est à l'écoute, autrement dit, on développe de l'empathie, terme cher à la communication non violente.

Il faut de plus faire le même travail sur nous, c'est-à-dire examiner aussi chez nous-même notre ressenti au moment de dire nos pensées, (en disant cela je me sens ...) et le besoin généralement associé à ce ressenti (et je pense que j'ai besoin de... )

Cette enquête passe par des interrogations sur le ressenti et sur les besoins. C'est pour cela que je parle de plongée intérieure.

Or là aussi c'est quelque chose qui ne nous vient pas naturellement, car cela n'est pas vraiment encouragé ni enseigné dans l'apprentissage de la vie, et de plus, nous avons peut-être peur que l'autre lise en nous comme dans un livre ouvert.

La CNV, au contraire, pense que partager ce ressenti, va aider à se mettre sur la même longueur d'onde, car sur le ressenti, on peut mieux se comprendre, puisque nous avons tous une sorte de gamme de ressentis qui se ressemblent bien davantage que nos idées proprement dites.

Ce n'est qu'une fois cette plongée effectuée et partagée avec l'autre qu'on peut, en cas d'une discussion dans laquelle on s'opposait, faire une demande pour voir si l'autre, suite à cet échange qui en principe permet de mieux se comprendre mutuellement, est disposé à y répondre favorablement.

On touche là au coeur du processus de la CNV, dont la littérature nous informe que l'échange avec l'autre peut se concevoir comme une sorte de danse au cours de laquelle nous échangeons des choses au départ de l'ordre des pensées, puis du ressenti, puis du besoin, puis éventuellement de quelque chose que nous voudrions demander à l'autre afin de satisfaire notre besoin.

Jean-David Roth

 

 

Les jugements:

Nous n'aimons pas être jugés négativement, ou de manière quenous pensons erronnée.

La CNV, forte de ce constat, traque donc les jugements, car ils sont source de beaucoup d'incompréhension. Ils représentent en même temps cde que nous pensons être vrai, alors qu'ils ne sont pas "Tout" le vrai. Mais un vrai qui nous arrange bien souvent, et qui et la faute sur l'autre, alors que nous nous réservons le rôle du héros ou de celui qui a raison.

Ce faisant, nous ne comprenons pas VERITABLEMENT les motivations de f'uatre (son ressenti et ses besoins, qui, s'ils étaient explictés par lui, chageraient notre reagard sur la situation et la rendant soudain compréhensible différemment, et sourtout,m beaucoup plus compréhensible.
Compréhesible d'une manière avec laquelle nous "comprendrions réellement l'autre.

Ce qui ne veut pas dire que nous devions être d'accord avec lui sur tout, d'ailleurs.

Il y a là comme une sorte de prise de conscience à faire : comprendre à quel point les malentendus sont au détour de beaucoup de chemins, tellement faciles à naître dans notre quotidien.

Bref, la cnv trouve son utilité ici : elle est un processus qui permet de changer la manière d'être en relation avec l'autre, dans le sens d'une amélioration.

Mais ce n'est pas facile non plus, car cela prends du temps, et ce temps peut aussi nous énerver, quand le processus n'est pas bien mené, et que l'on tourne en rond.

Jean-David Roth